Altitude Sports est désormais une entreprise certifiée B Corp. Qu’est-ce qui vous a mené à suivre cette voie?
Nous voulions officialiser et améliorer nos initiatives et nos réalisations environnementales. Il était important de mesurer nos résultats avant de lancer de nouvelles initiatives et de nous concentrer sur notre empreinte sur l’environnement, la communauté et notre personnel. L’évaluation de B Impact répondait à tous ces besoins.
Opter pour B Corp était un choix logique. L’un de nos investisseurs, la Banque de développement du Canada, est certifié B Corp et nous l’a fortement recommandé. De toutes les certifications que nous avons envisagées, B Corp fournissait le cadre le plus détaillé. Grâce à lui, j’ai pu élaborer une feuille de route afin d’obtenir la certification en deux ans.
Faut-il absolument avoir de l’expérience en matière de pratiques commerciales durables pour entamer le processus?
Si vous n’avez pas d’expérience, vous devez faire preuve d’un grand intérêt et d’un désir d’apprendre rapidement. Il existe des cours que vous pouvez suivre pour vous aider à comprendre le processus pour devenir une entreprise B Corp. J’ai suivi un cours avec Decade Impact, qui se penche sur chaque domaine de l’évaluation B Impact et aide à comprendre les exigences. Ensuite, vous devez posséder de solides compétences en gestion de projet pour pouvoir progresser avec un calendrier réaliste. Plus important encore, vous aurez besoin du soutien total de votre conseil d’administration et du comité de direction pour donner la priorité à ce projet dans les années à venir.
Chez Altitude Sports, nous avons la chance d’avoir des membres dévoués dans chaque département, ce qui est vital puisque nous n’aurons probablement jamais d’équipe dédiée uniquement au développement durable. Nous pensons plutôt que celui-ci fait partie intégrante des responsabilités de chacun. Au début du parcours, vous obtiendrez des informations précieuses sur votre situation et saurez si vos efforts antérieurs ont réellement porté leurs fruits.
Où en étiez-vous au début de l’évaluation? Quelles ont été les premières mesures concrètes que vous avez prises?
Notre évaluation initiale nous a permis d’obtenir 55 points sur les 80 minimums requis. À partir de là, nous avons pu élaborer la feuille de route. Nous avons dressé la liste de toutes les initiatives que nous devions prendre, ajouté les détails et désigné un responsable. Nos premières étapes ont surtout consisté à évaluer notre impact environnemental (empreinte hydrique, GES, déchets, etc.), à recueillir les informations auprès de nos fournisseurs et à dresser la liste de tout ce que nous faisions déjà dans les documents officiels.
Parlez-nous du processus. Quels ont été les défis auxquels vous avez dû faire face au cours de la phase de collecte d’informations, que ce soit avec vos partenaires ou à l’externe?
Les plus grands défis ont été le budget, le temps et l’obtention de tout ce dont nous avions besoin de la part de nos fournisseurs. Tout d’abord, l’aspect financier. Nous devions procéder à des évaluations approfondies, notamment de notre empreinte GES pour les scopes 1, 2 et 3, de l’évaluation de l’eau, de la gestion des déchets et de l’élaboration de notre politique environnementale. Ces évaluations étaient essentielles, mais nous ne disposions pas de l’expertise nécessaire à l’interne. Nous nous sommes donc associés à des entreprises spécialisées pour mener ces tâches à bien, ce qui a engendré des coûts substantiels. Heureusement, nous avons reçu un financement du Fonds Écoleaders qui a permis de compenser une partie de ces dépenses.
La gestion du temps a constitué un autre défi majeur. Même si nous avons procédé à certaines évaluations à l’externe, nous avons géré tout le reste nous-mêmes, y compris la gestion de projet, la collecte de données et la mise en œuvre de nouvelles pratiques. Chaque département avait ses responsables clés qui jouaient un rôle déterminant au cours du processus. Mais c’était difficile de concilier un projet d’une telle envergure avec nos priorités du moment. En tant que détaillant, nous n’avons pas toujours de visibilité sur toutes les informations nécessaires, en particulier lorsqu’il s’agit de données provenant de nos fournisseurs. Nous avons envoyé des enquêtes pour recueillir les données nécessaires, mais ça n’a pas été sans difficultés. Certains ne savaient pas qui, au sein de leur organisation, devait répondre à l’enquête, tandis que d’autres ont mis du temps à nous répondre parce que c’était la première fois qu’ils recevaient de telles demandes. Ce manque de familiarité et de coordination nous a fait perdre du temps pour obtenir les informations dont nous avions besoin.
Combien de temps s’est écoulé entre le début et la fin, lorsque vous avez finalement reçu l’annonce de la certification officielle d’Altitude Sports?
Deux ans. Notre feuille de route ESG a été approuvée par le conseil d’administration en 2022 et nous sommes officiellement certifiés depuis le 10 juillet 2024.
De quelle partie de ce processus êtes-vous particulièrement fier?
La publication de notre premier rapport d’impact à la fin de l’année 2023 était une étape importante et faisait partie intégrante du processus. B Corp nécessite la collecte d’un grand nombre d’informations importantes, et le rapport d’impact nous a permis de présenter ces données dans un format digeste pour le grand public. Il contient également certains de nos objectifs, ce qui nous oblige à les atteindre puisqu’il est publié. De plus, il nous oblige à avoir un dialogue ouvert à l’interne - et à l’externe - sur nos engagements.
Avez-vous d’autres conseils à donner à une entreprise qui souhaite obtenir la certification B Corp?
Un bon conseil que j’ai reçu est le suivant : « Commencez avant d’être prêt » Vous n’aurez pas toutes les réponses au début, mais à mesure que vous progresserez, le chemin sera de plus en plus clair. N’ayez pas peur de poser des questions à vos fournisseurs et à vos partenaires; B Corp dispose de nombreuses ressources et d’un réseau dynamique d’entreprises. Votre feuille de route finira par se développer.
Ne cherchez pas à obtenir la certification B Corp uniquement pour la certification elle-même. Elle doit faire partie intégrante des valeurs de votre entreprise. Votre conseil d’administration et vos investisseurs doivent vous soutenir dans cette démarche. Veillez à inclure ce processus dans votre budget annuel, car vous aurez besoin d’un soutien externe.
Vous devez aussi créer une équipe qui sera chargée de superviser le projet, avec un responsable dédié qui peut soutenir un projet à l’échelle de l’entreprise. Veillez également à ce qu’un parrain de projet puisse vous soutenir tout au long du processus. Nous remercions tout particulièrement Alexandre Guimond, co-PDG, qui a joué ce rôle.
Altitude Sports a obtenu la certification B Corp et doit la conserver. Comment envisagez-vous de progresser?
B Corp n’est pas quelque chose que l’on atteint et que l’on oublie. Nous nous sommes engagés sur des objectifs clairs et nous avons l’intention de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les atteindre. Pour B Corp, nous aurons une recertification en juillet 2027, par exemple.
Nous visons également à ce que 20 % de nos livraisons soient effectuées avec des véhicules 100 % électriques et que 35 % de nos livraisons incluent un dernier kilomètre avec un véhicule électrique. Nous voulons faire don d’un minimum de 150 000 $ à nos trois OBNL dans le cadre de notre programme semestriel Alti Action, que nous organisons depuis 2017. Cette année, nous lançons un programme de bénévolat pour nos employés, qui souligne notre engagement à avoir un impact positif sur notre communauté et l’environnement. L’important est de toujours nous améliorer.
Vous aimeriez plus d’informations sur le processus? Contactez-nous à l’adresse suivante : [email protected].