Un vendredi après-midi, nous nous sommes donné rendez-vous dans le Mile-End, l’un des quartiers les plus en vogue de la métropole – et son centre culturel et artistique. Nous avons tous les trois notre laissez-passer pour le festival POP Montréal, l’un des plus célèbres festivals de musique indépendante en Amérique du Nord. Nos seules consignes pour la soirée? Explorer la ville, assister à des concerts de musique indie et ignorer tout le superflu. Emails, messages textes, peu importe; tout cela pourra attendre à demain. Le résultat? Une sortie épique, un concert absolument inoubliable sur le rooftop du célèbre théâtre Rialto, et le meilleur de ce que la gastronomie montréalaise a à offrir.
Au coin des rues Saint-Laurent (l’une des rues les plus branchées de la ville) et Van Horne (qui sépare le Mile-End du Mile-Ex), notre aventure commence à l’un des spots les plus en vue de Montréal : le skatepark sous le viaduc Van Horne. C’est là que POP Montréal a monté l’une de ses scènes, au sommet d’une des rampes du skatepark. Pendant que les adeptes de planche à roulettes s’élancent sur les rampes, on savoure la musique du groupe Ice Cream, originaire de Toronto. Un mix de pop, d’électro, de R&B et de rock classique. La trame sonore d’un après-midi en ville.
Après le concert c’est l’heure d’explorer un peu plus le quartier. Le Mile-End regorge d’endroits cachés à découvrir, et l’été est la saison parfaite pour le faire. En parcourant les rues en Bixi, on croise de tout. Jeunes adeptes de mode aux sneakers tendance, propriétaires de petits magasins habitant juste au-dessus de leur commerce, directeurs de galeries d’art tirés à quatre épingles… Dans les rues s’alignent des boutiques de vêtements faits à la main, de ravissants étals de fleurs multicolores et de minuscules cafés au charme un peu vieillot.
En apercevant les kiosques remplis de fruits de saison d’une des nombreuses fruiteries du coin, on se laisser tenter par les framboises… et le latté du café d’à côté tant qu’à faire. Les boutiques de disques et les friperies nous font également de l’oeil, on en profite.
Le ventre creux malgré les quelques framboises, on s’arrête à la boulangerie St-Viateur, l’un des endroits favoris des habitants. Reconnu pour ses fameux bagels, l’endroit est rempli de touristes impatients de déguster le célèbre bagel style montréalais. À notre tour, on commande une douzaine de bagels au sésame et du fromage à la crème pour les accompagner. Chaud, tendre à l’intérieur et légèrement croustillant à l’extérieur, ces bagels en valent vraiment l’attente. C’est assis à un banc à l’extérieur de la boutique qu’on savoure notre festin.
Une fois notre faim rassasiée, on prend le chemin du théâtre Rialto, ancien cinéma de quartier construit au début du siècle dernier dans le style néo-baroque. On s’apprête à assister à un concert sur le toit donné par l’auteure-compositrice-interprète canadienne Helena Deland.
Après avoir monté l’escalier du théâtre, on se retrouve sur un toit blanc, décoré par certains des meilleurs artistes de rue. Sur la scène, un somptueux tapis persan et des lumières accrochées aux haut-parleurs attendent la chanteuse. La foule est composée de jeunes dans la vingtaine, vêtus de leurs plus beaux mom jeans, et de jeunes professionnels vêtus de noir de la tête aux pieds. Dans une ambiance détendue et conviviale, on attend avec bonne humeur le début du concert.
Étant arrivés un peu avant le coucher du soleil, on en profiter pour admirer la vue. La silhouette du Mont-Royal se découpe dans l’obscurité naissante, le décor parfait pour capture une photo digne d’Instagram. Le concert débute à ce moment magique, tout juste après le coucher du soleil, là où le ciel se pare de teintes rose et cobalt. Helena Deland enchante son public avec sa symphonie pop. Sa voix douce accompagnée du murmure de sa guitare électrique s’harmonise parfaitement à la lumière du crépuscule.
L’esprit toujours occupé par la musique envoûtante d’Helena, nous nous dirigeons maintenant vers le Nouveau Palais afin de déguster hamburgers et frites avant le prochain concert.
Le Nouveau Palais est un diner typique des années 1950, maintenant opéré par des chefs reconnus pour leur inventivité. C’est l’endroit parfait pour un peu de comfort food quand on en a besoin! Très cozy, l’endroit s’inspire de la grande variété culinaire du Mile-End, et est un véritable must pour une fringale de soirée.
Le repas avalé en quelques bouchées, c’est déjà l’heure de repartir rejoindre la foule pour un nouveau concert. Cette fois-ci, on a droit à des performances hautes en couleur par les rappeurs d’Atlanta, de New York et de Toronto Yung Baby Tate, Ian Isiah et Haviah Mighty. Danser sur le rythme endiablé de leurs sons est sans doute la meilleure façon de faire passer les burgers du Nouveau Palais! Le show prend fin et nos battements cardiaques retrouvent tranquillement leur fréquence normale à mesure que l’on marche vers la station de métro la plus proche.
Cette soirée-là, il y avait une énergie particulière dans l’air. Peut-être était-ce dû à l’excitation générée par la liberté et l’aventure. Peut-être était-ce aussi dû au fait de profiter des derniers vrais beaux jours de l’été, avant que la grisaille ne s’installe sur la métropole. Mais la vérité est qu’il n’en faut pas beaucoup pour passer une soirée mémorable. Passer l’après-midi et la soirée à explorer une ville aussi bouillante et animée que Montréal, avec la chance d’assister à des concerts populaires de la scène indie… C’est suffisant pour emmagasiner des souvenirs qui dureront toute une vie.
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