Je suis à la mecque du vélo, dans la province italienne de Belluno. Devant la fenêtre de notre van, le paysage des Préalpes vénitiennes défile alors qu’on emprunte la route de montagne sinueuse qui nous mène à Fonzaso, notre destination qu’on brûle découvrir.
Étant passionnée de cyclisme, j’ai du mal à croire que je me trouve dans le berceau du sport. Mieux encore, je suis accompagnée par l’équipe de Castelli, la compagnie de vêtements de vélo par excellence.
Arrivés à la villa qui sera notre maison pour les prochains jours, nos yeux en prennent plein la vue: implantée dans la vallée et surplombée d’impressionnantes montagnes vertes, la maison marie avec harmonie d’anciens murs de pierre aux éléments architecturaux modernes. Mais rien n’égale l’accueil chaleureux que nous réserve notre hôte, une adorable mama avec qui on prend plaisir à savourer une exquise bouteille de proseco. Fatigués du voyage, on ne saurait demander mieux comme première soirée en Italie.
Après tout, qui de mieux placés que les pionniers de chez Castelli pour me raconter le sport?
Si les marques de vêtements de vélo émergent avec la popularité grandissante du cyclisme, peu d’entre elles peuvent se vanter d’offrir des produits aussi haut de gamme et techniques que Castelli. Non seulement la marque a accompagné le cyclisme depuis ses balbutiements, mais elle l’a en plus complètement révolutionné.
Aujourd’hui encore, les rênes de la compagnie sont tenues par la même famille – les Cremonese. Dr. Giordano Cremonese y œuvre depuis 1963 et continue de s’impliquer dans sa compagnie, épaulé par ses 4 enfants. Quand on parle de dévouement et de passion du sport!
Le lendemain, c’est le chant du coq du voisin qui nous réveille. La journée débute avec une visite du bureau de Castelli. Niché au milieu des majestueuses Dolomites, le head office est au cœur d’un véritable terrain de jeu avec ses montées impressionnantes et ses routes en épingle. But first coffee, et pour ça on n’a pas besoin d’insister. En Italie, un espresso n’attend pas l’autre et ce n’est certainement pas moi qui va s’en plaindre.
En entrant dans le siège social de Castelli, j’ai l’impression de mettre les pieds dans le musée du vélo. Rien d’étonnant quand on sait que la marque est l’une des précurseures du circuit. Établie en 1876, c’est son fondateur, Maurizio Castelli, qui a introduit le Lycra dans le monde du cyclisme et développe par le fait même un procédé qui permet d’y imprimer des couleurs. La sublimation est née et les couleurs sont introduites sur les vêtements du Tour de France.
Si les murs sont ornés de maillots des grandes équipes professionnelles qui portent l’emblématique logo à l’effigie du scorpion, et de vélos datant des années 1900, c’est la salle de couture qui vole la vedette. Centrale et entièrement vitrée, elle est l’antre des nombreuses couturières s’affairent à coudre à la main les prototypes des vêtements. On y croise d’ailleurs Steve, brand manager et seul Américain de l’endroit, qui nous laisse entrevoir un sneak peak du design qu’on apercevra sur le maillot de l’équipe Sky pour la saison 2019.
Et parlant d’équipes professionnelles, Castelli en commandite plus d’une. La marque travaille main dans la main avec les meilleurs athlètes du sport pour développer des produits toujours à la fine pointe et repousser les limites de l’innovation. À en voir les nombreuses signatures des grands noms du cyclisme exposées sur le Wall of Fame, on n’a pas de mal à croire que Castelli habille les meilleurs.
L’heure du lunch sonne, et pour plusieurs c’est aussi le temps d’enfourcher son vélo. Avec une pointe d’appréhension et une bonne dose d’excitation (ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de rider les Dolomites), j’enfile mon nouvel ensemble Castelli constitué du short Aero Race 4 et du maillot Aero Race 6.0 FZ. Premier constat : coupe et confort n’ont pas été négligés. Les manches aux rebords extensibles restent bien en place sans me procurer de pression inconfortable, une autre technologie signée par la marque. Comme je sais que l’ascension du Monte Grappa ne sera pas de tout repos, je glisse une barre énergétique et mon téléphone (Instagram oblige) dans l’une des poches arrière de mon maillot. Comme la plupart des jerseys Castelli, celui-ci possède un ourlet plongeant à l’arrière qui permet d’accéder facilement aux poches dorsales, même avec une main sur le guidon.
Contrairement à celles qu’aiment siroter (je l’apprendrai plus tard) les Italiens qui nous accompagnent, chez Castelli le cyclisme ce n’est pas de la petite bière. Avec d’impressionnantes montées comme celle du Monte Grappa, dont l’ascension de 27 km se fait à une moyenne de 7%, je ne doute pas du sérieux des employés du bureau qui sont bien loin d’être des amateurs.
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J’ai les jambes en feu et la sueur qui me dégouline sur le front. Les locaux me dépassent, propulsés par la puissance de leurs mollets qui semblent découpés au couteau. Non sans peine, on atteint enfin le sommet où on en profite pour s’enfiler un sandwich de capicollo et de prosciutto bien gras dans une baguette à la croûte craquante. On fait descendre le tout avec une canette de Brio.
Si la descente sur le bitume immaculé (j’ai une pensée pour les routes du Québec) a le potentiel de nous donner des frissons dignes du Giro, on préfère prendre notre temps pour admirer le paysage. J’ai toujours su que la nature et le vélo allaient de pair, mais c’est en roulant au cœur de l’arrière-pays italien que ce constat prend tout son sens.
On atteint finalement la vallée à l’heure où le soleil commence à décliner. Après de longues heures assise sur ma selle, je n’aurais normalement qu’une envie : retirer mon short et sauter dans la douche. Pas cette fois, le Aero Race 4 est confortable et le chamois accompagne mes mouvements avec aisance. On décide donc de rouler directement jusqu’au restaurant où nous attendent nos hôtes. Il faut dire qu’on a voulu étirer notre journée le plus longtemps possible, si bien qu’on est en retard. Personne ne nous en tient rigueur, on est à «l’heure italienne.» Il faut croire qu’on s’adapte vite.
Après une journée éprouvante sur les jambes et le mental, on est récompensés par le plat italien par excellence – la pizza. Si comme moi vous pensiez que les Italiens du nord aiment l’accompagner par un bon verre de vin rouge, détrompez-vous : ce sont les bières de microbrasseries qui ont coulé à flots ce soir-là. Ce n’est pas plus mal me direz-vous.
Another day, another col. C’est à peine remis de la veille qu’on entame une autre journée riche en émotion et en acide lactique. Bien que fatiguée, je suis fébrile de remonter en selle et ce n’est rien qu’un café latte ne peut me faire oublier.
Si la journée était radieuse hier, les nuages et le temps frais sont omniprésents aujourd’hui. On en profite pour essayer les vêtements de la collection d’automne. Je choisis un bib long isolé et le manteau IDRO en Gore-Tex.
Après s’être fait les jambes en montagne hier, on choisit un parcours plus plat. Le paysage y est tout aussi impressionnant malgré le ciel gris. Après avoir sillonné les virages en épingle sur plusieurs dizaines kilomètres, on s’arrête luncher dans un resto qui, à première vue, ne paie pas de mine. Et pourtant! Le chef – qui ne parle qu’italien – sort de sa cuisine pour nous présenter son plat du jour, qu’on commande sans savoir ce qu’il contient. Dire que ces raviolis étaient les meilleurs que j’ai mangés de ma vie est un euphémisme.
Pour clore le voyage en beauté, on accompagne le crew pour «Le Dernier Souper». Ce soir-là, ce n’est pas la nourriture qui m’a marquée, mais les gens passionnés, authentiques et accueillants qui composent l’équipe derrière le scorpion rouge.
Je suis repartie de l’Italie la tête pleine de souvenirs, une nouvelle veine sur le mollet et bien sûr, mon propre kit Castelli. Pas une seule fois depuis mon retour à la maison je n’ai eu envie d’en enfiler un autre.
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