Texte: Stéphanie Major, rédactrice chez Altitude Sports
MON NOUVEAU RESPECT POUR LA COURSE
C’est au cégep de Sherbrooke que j’ai découvert ma passion pour le motion design.
J’ai toujours été un grand fan de cinéma et d’animation, et j’hésitais entre la poursuite de mes études en cinéma ou en design graphique. Finalement, c’est la seconde option qui l’a emporté, et je ne l’ai jamais regretté.
Après une première année de baccalauréat plutôt décevante (à mes yeux), je suis parti étudier à l’étranger, à Genève, dans une École Supérieure spécialisée dans les disciplines du design graphique modernes comme le web design, l’interactivité, et surtout: le motion design. Cette session intensive a confirmé mon intérêt pour le motion design, qui est devenu pour moi une manière de combiner mon amour pour le cinéma et l’animation avec le design graphique. C’est ma façon de m’exprimer, aussi, à travers le mouvement et le son.
Le motion design, en fait, consiste en l’ensemble des principes du design graphique, en mouvement. Je combine les proportions, les contrastes, les compositions et les couleurs avec plusieurs éléments tels que la typographie, les formes et les vidéos, pour en arriver avec un produit final qui soit frénétique et très dynamique.
Je puise mon inspiration un peu partout. Le cinéma, la mode, les courts métrages d’animation, les affiches ou les emballages… Je regarde ce qui se fait dans le monde du design graphique, et j’adapte à mon mandat du moment. J’ai également la chance de travailler avec des équipes d’envergure internationale, et ça me donne la liberté d’exercer ma créativité dans plusieurs contextes.
L’inspiration, toutefois, ne vient pas toujours naturellement. Et s’il y a bien une activité qui me permette de faire le vide et de réfléchir à mes projets, c’est la course à pied.
Je la pratique depuis longtemps (j’ai même couru le demi-marathon de Montréal en 2016), mais je l’ai - comme beaucoup - redécouverte en mai 2020, au moment où le stress de la pandémie m’a poussé à me remettre en forme. La course, à cette époque, était un moment privilégié pour décompresser, écouter des podcasts et livres audios et méditer sur mes projets.
J'avais l'habitude de courir avec mon téléphone. Lorsque j’ai remarqué que mes statistiques (temps couru, rythme, etc.) étaient assez encourageantes, je me suis même acheté une montre intelligente. J’ai alors commencé à mettre peut-être un peu trop l’accent sur la performance, à me découvrir un côté compétitif que je ne me connaissais pas. Comme je l’explique dans mon film, cette façon de voir la course à pied est rapidement devenue une source subtile d’anxiété de performance, qui allait à l’encontre de ce que je recherchais en reprenant le sport.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé mon équilibre. Je n’emporte pas toujours mon téléphone, mais quand je le fais, c’est pour la musique, les podcasts - je ne regarde que rarement mon rythme ou mes autres statistiques. Je me sens maintenant plus léger quand je cours. Je me concentre sur ma respiration, ma foulée, et sur tous les bienfaits que la course peut m’apporter.
C’est un retour à l’essentiel, un véritable nouveau respect pour la course.
Que conseilles-tu aux débutants qui désirent découvrir la course à pied?
Tout d’abord, c’est hyper important de s’acheter une paire de souliers appropriés pour notre corps. L’idéal, c’est de consulter un spécialiste ou quelqu’un qui s’y connaît qui pourra nous guider. J’ai même une paire de semelles faites sur mesure, car ma voûte plantaire a besoin de davantage de support.
Faites preuve d’humilité. Allez-y à votre rythme, prenez votre temps, surtout au début. Ça ne sert à rien de se brûler au départ, c’est souvent comme ça qu’on se blesse et qu’on finit par croire à tort que notre corps n’est pas fait pour la course. Commencez donc par de petites distances, et augmentez progressivement votre rythme.
Un truc qui m’aide est d’imaginer qu’une ficelle me tire vers le haut. Ça améliore ma posture au niveau du torse et des épaules, et ça m’aide à avoir une meilleure foulée. Il faut aussi se rappeler de garder les bras en angle de 90 degrés, et de garder les poignets bien stables.
De quel projet es-tu le plus fier?
Ça commence à faire longtemps, mais je suis très fier de ma toute première réalisation solo en mixed media nommée Built to Move, pour la compagnie de bureaux assis-debout Ergonofis. J’ai beaucoup appris de ce projet, il m’a permis de travailler avec énormément de gens afin de réaliser un produit final ambitieux dans un budget très restreint. Il m’a également ouvert des portes aux États-Unis et m’a permis de me faire approcher pour de la représentation à l’extérieur de Montréal.