Par passion: Gabriel Jarquin et son approche bienveillante de la course

Philip Rouleau est un réalisateur et cinéaste avec une envie contagieuse de partager des histoires sincères. Que ce soit pour des athlètes, des artistes, des marques ou autres, Philip offre une touche personnelle à chacun de ses projets. Athlète, passionné d’images, et bon vivant avec une grande soif d’aventure, il vit pour ce désir d’archiver les moments précieux.

Par passion: Gabriel Jarquin et son approche bienveillante de la course

Ilan fait partie de l'équipe marketing d'Altitude Sports. Coureur passionné - quoique depuis peu - il adore décortiquer méthodes d'entraînement, équipement et science du sport. Bien qu'il priorise le sentier autant que possible, l'hiver montréalais le force à garder ses réflexes aussi sur la route.

Par passion: Gabriel Jarquin et son approche bienveillante de la course

Rédaction par Reilly Doucet, rédactrice chez Altitude Sports. 
Traduction: Simon Ruel

Par passion: Gabriel Jarquin et son approche bienveillante de la course

Ilan Abikhzir, Coordinateur de comptes, Partenariats de marque, a suivi Gabriel Jarquin lors de sa préparation au marathon de Houston. Après avoir vu comment la passion de Gabriel façonne son attitude vis-à-vis de la course à pied (et de tout ce que la vie lui réserve), Ilan a acquis un tout nouvel état d'esprit vis-à-vis de sa propre performance de la course à pied.

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Compiler ses meilleurs temps, augmenter sa vitesse au kilomètre, déterminer le moment idéal pour manger un gel: ces considérations de performance font partie de la préparation d’un marathon. Mais croyez-moi, elles ne font pas le coureur. 

La passion et la motivation, par contre, oui. C’est ça que ça veut dire, courir. Je l’ai vraiment compris récemment en suivant Gabriel Jarquin, un marathonien aux racines nicaraguayennes qui vit à Toronto, lors d’une course à Houston au Texas. Aux premières loges pour admirer son positivisme à toute épreuve, j’ai beaucoup gagné en assurance par rapport à mon propre parcours comme coureur.

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Dès les premiers instants de ma rencontre avec Gabriel dans un parc de Toronto, je sens une connexion s’établir entre nous. Suivant sa routine de course, on s’engage presque immédiatement sur sa route habituelle pour une dernière sortie avant Houston. L’air est brumeux, et les rues presque désertes. Je le suis sur un vélo emprunté, avec la vague impression d’avoir été transporté dans un autre monde. Sa rapidité et sa souplesse semblent quasi mystiques dans le brouillard atypique de janvier.

Gabriel avait l’habitude de participer à des courses de cross-country à l’école secondaire, puis il a pris une pause d’une dizaine d’années. Il a repris à un moment difficile de sa vie, alors qu’il apprenait à accepter une nouvelle réalité, récemment diagnostiqué séropositif. Cette pratique est une façon pour lui de guérir, à la fois physiquement et mentalement. Plutôt que de se laisser abattre, il canalise dorénavant son énergie dans une passion renouvelée pour la course, dont il est redevenu un disciple instantanément.  

Partie intégrante de son rétablissement, la course est devenue pour Gabriel le véhicule de son travail de sensibilisation, qui vise à déconstruire la stigmatisation des personnes qui vivent avec le VIH. Il a complété plusieurs marathons et demi-marathons, et il est le coprésident de la Toronto Pride & Remembrance Run. Toutefois, en dépit de ses efforts, Gabriel ne se considère pas comme un activiste. Course ou autre, il est heureux si les gens sont inspirés par son histoire, mais avant tout, il fait ce qu’il aime.

De retour chez Gabriel, après notre course dans la brume, on jase équipement, plus spécialement de ses options pour la course qui s’en vient. Il m’explique qu’il voyage toujours avec ses Cliftons de Hoka parce qu’elles sont si polyvalentes, que ce soit pour de longues sorties, des petites virées tranquilles ou de la vitesse. Pour une course, par contre, il choisit les Rocket X car elles sont plus légères, en plus d’avoir une plaque de carbone qui garantit un bon retour d’énergie pour chaque foulée durant des efforts prolongés comme un demi-marathon. 

Personnellement, j’ai commencé à courir il n’y a pas longtemps, parce que c’est une façon simple et abordable de passer du temps dehors. Je trouve un immense plaisir à me déplacer ainsi à ma guise et à compétitionner avec moi-même. Après notre mini-conférence sur l’équipement, pendant que Gabriel prend du temps pour sa préparation mentale, je sors courir à mon tour. C’est ma journée d’entraînement de toute manière - avec intervalles au menu, rien de moins. À mon retour, c’est une minute entière que j’ai retranchée à mon temps habituel, et je suis complètement épuisé d’avoir fourni un aussi grand effort. L’influence de Gabriel est instantanée: je me sens motivé à insuffler un peu de sa passion à la mienne.

Le jour suivant, c’est Houston qui nous accueille. On se rend directement au centre-ville pour établir notre camp de base à l’hôtel et explorer un peu les alentours, où se déroulera une bonne partie de la course. On visite aussi l’expo du marathon, où on rencontre des coureurs de partout présents pour l’événement. Il y a de la fébrilité dans l’air, alors que beaucoup se rendent compte que ce n’est plus le temps de reculer. Même Gabriel, vêtements de course en main, admet qu’il a des papillons au ventre. Je regrette presque de ne pas participer aussi. Presque. 

À partir de là, pour Gabriel, il s’agit d’aiguiser sa concentration. Je l’accompagne pour une petite course d’échauffement, et mes mollets me font souffrir tout le long. La nervosité s’installe, mais Gabriel est professionnel et expérimenté. Il a de grandes attentes en matière de performance, mais il fait toujours preuve d’une grande bienveillance envers lui-même.

Le lendemain, par un matin frisquet, l’excitation de la course est palpable. Si Gabriel est encore nerveux, il cache bien son jeu. Le départ est donné et le groupe démarre en trombe, pendant que je jogge sur un raccourci de quatre kilomètres et demi dans l’espoir de rencontrer Gabriel au kilomètre 17 de son parcours. J’y arrive tout juste tellement il est rapide. Je trouve qu’il a bonne mine, mais comme il allait me le dire plus tard, il est en fait en difficulté. 

Acceptant que je ne réussirais pas à me rendre à la ligne d’arrivée en courant, je saute dans un Uber. Quand j’y parviens, Gabriel y est déjà. Il vient de terminer un de ses demi-marathons les plus lents. Mais sa façon de composer avec cette contre-performance est plus impressionnante qu’une première position. 

Pour chaque pensée négative, Gabriel voit aussi les aspects positifs, et réussit à surmonter le découragement en se concentrant sur les efforts qu’il a faits, et en se félicitant d’avoir tout donné durant sa performance. Je trouve incroyablement inspirant de le voir courir et c’est ce que je lui dis candidement, et même que je suis fier de lui. 

J’ai l’impression que les athlètes ont la réputation d’aimer se détester, d’être durs avec eux-mêmes. Mais pas Gabriel. Il ne perd jamais de vue que la course est avant tout affaire de passion, pas de résultats. C’est cette philosophie inébranlable qui le guide, et qui illumine le parcours de quiconque a la chance de découvrir son histoire. 

Pendant des années, avant de retrouver la course, Gabriel a eu de la difficulté à trouver un sens à sa vie. Après avoir passé quelques jours avec lui, je suis convaincu que ce n’est plus le cas. 

Quand quelqu’un a tant accompli, peut transformer tous les défis que la vie pose sur son chemin en quelque chose de positif, et vous démontre comment la course est une question de passion, on n’a pas le choix de sentir qu’on peut se l’approprier aussi. Suivez l’exemple de Gabriel, et oubliez toute notion de performance. Cet état d’esprit transformera votre relation avec la course, et avec vous-même.

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