Scène montréalaise: Louis-Jean Cormier et Vallier

André Rainville alias Ville de Pluie. Photographe montréalais amoureux des gens. Passion pour la beauté humaine, l’architecture et la musique. Fan de chiens, de ramens et de hockey. Affection particulière pour l’argentique, le grain et les photos floues.

Scène montréalaise: Louis-Jean Cormier et Vallier

De Montréal, Simon Ruel est un passionné de cyclisme et de plein air. Il travaille chez Altitude Sports comme traducteur et rédacteur.

Scène montréalaise: Louis-Jean Cormier et Vallier

Scène montréalaise: Louis-Jean Cormier et Vallier

Après avoir transformé la scène rock québécoise et canadienne durant la première décennie des années 2000 au sein du groupe Karkwa, Louis-Jean Cormier a entamé une fructueuse carrière solo. Il a récemment lancé l’album Le ciel est au plancher, en support duquel il sera en tournée ce printemps. Altitude Sports l’a  rencontré pour discuter de musique, de mode, d’engagement social et de sa récente association avec la marque Vallier.

Tu t’es tenu occupé ces deux dernières années, dans le contexte que l’on connaît: deux albums, lancement de ta plateforme 360… Maintenant en 2022, tu repars en tournée, comment tu te sens?

En fait, j’ai eu l’excellente idée de prendre deux années sabbatiques juste avant le début de la pandémie, donc j’ai eu beaucoup de temps pour moi et pour espérer la reprise des spectacles. 

Je suis très content de retrouver l’accès aux êtres humains en chair et en os. On a eu beaucoup de spectacles numériques au début de la pandémie, et je pense qu’on a oublié à quel point un spectacle c’est vraiment un dialogue.

Parlant de la plateforme 360, c’est un site web au contenu assez inédit, où tu invites des musicien·ne·s à enregistrer dans ton studio et où tu décortiques tes chansons pour le bénéfice des artistes en devenir. D’où te vient cette volonté de faire rayonner la culture québécoise, au-delà de ta propre musique?

Probablement du bagage culturel de mes parents et de ma famille, un genre de fierté d’être Québécois. 

Je me considère comme un gars hyper chanceux d’avoir reçu autant de mes prédécesseurs et de mes pairs. J’ai côtoyé plein d’artistes, j’ai eu la chance de travailler dès mon très jeune âge avec des grands de la chanson québécoise. Je me sens privilégié et je m’inscris donc dans une démarche de passation du savoir. C’est super important pour moi.

Le Ciel est au Plancher est un album chargé, qui fait à la fois suite à Quand la nuit tombe, et qui traite du deuil et de la perte de ton père en 2020. Comment on transpose cette fragilité en concert?

Les performances scéniques, ça va de pair avec l’élan de création. Je pense que c’est toujours plus facile de créer des chansons sur des émotions et des événements précis, comme le deuil ou une peine d’amour. Ce sont des émotions authentiques et tellement pures que ça sort facilement. Et c’est probablement la même énergie en spectacle.

Il faut dire aussi que Le ciel est au plancher a reçu tellement d’amour, et beaucoup de reconnaissance. On dirait que ça m’a aidé à me détacher de façon émotive de ce deuil-là. En même temps, je dirais que la grande majorité des artistes ont le même feeling en spectacle: on devient une masse flottante qui se transforme, qui vit une émotion et devient le véhicule de quelque chose qui nous dépasse.

Si tu devais n’en nommer qu’une, qui serait ta plus grande influence musicale? Et vestimentaire? Est-ce que c’est connecté pour toi?

C’est trop difficile de mettre le doigt sur une seule influence musicale, mais je dois dire que je m’identifie à un créateur que j’admire énormément: Sufjan Stevens. Il fait des chansons hyper touchantes, tout comme des chansons super éclectiques, surprenantes et innovatrices. 

Et même si des fois il a des idées flamboyantes pour des costumes de scène, de façon générale son habillement reste très sobre, et ça me rejoint beaucoup.

Moi, j’ai toujours rêvé d’être David Bowie, mais je ne suis pas game de mettre un jacket vert fluo avec des épaulettes. Je défends cette idée de mettre de l’avant avant ce que je fais plutôt que ce que je suis.

Tu as décidé de t’associer avec Vallier plutôt que d’autres marques, pourquoi?

Justement, dans les vêtements Vallier, je retrouve finalement ce dont j'ai besoin. C'est-à-dire un très beau look, avec de belles couleurs et de belles coupes qui sont passe-partout, qui fonctionnent dans plusieurs types de soirées, mais qui ont aussi ce côté décontracté. 

En fait, ça rejoint ce que je disais plus tôt: je veux m’habiller pour être moi-même, casual et en même temps chic, et être vraiment confortable. C’est Vallier.

Parle-nous de ton évolution vestimentaire. Est-ce que ta carrière y a fait pour beaucoup?

Avec Karkwa ou en solo, mes projets n’ont jamais eu de dress code. Je me considère comme quelqu’un de très simple au niveau de la mode. Même si j’ai eu mes quêtes existentielles à vouloir être flamboyant, simplement pour me rendre compte que je ne suis pas cette personne-là.

Quels sont tes essentiels, pour tes shows? C’est quoi ton style basique, ton go-to?

Sans aucun doute le pantalon Leknes. J’ai déjà fait une douzaine de spectacles avec et je flotte, je suis aux anges. C’est la coupe parfaite, c’est léger et confortable.

Tu donnes un dollar par abonnement à ta plateforme 360 à Jeunes musiciens du monde, veux-tu nous parler de ce qu'accomplit l’organisme?

Ça fait plus de vingt ans que Jeunes musiciens du monde existe. C'est un organisme québécois qui offre à des personnes marginalisées l’accès à des cours de musique.

Ça peut être dans des milieux où le niveau de pauvreté est plus élevé, et où il y a des jeunes qui pourraient potentiellement prendre des chemins plus sombres. Mais par le biais de l’apprentissage de la musique, ils réussissent à s’épanouir. Ils ont des histoires hallucinantes de gens qui sont devenus avocats ou médecins parce qu’être entourés de gens et participer à une activité les a aidés à dialoguer avec les autres et à s’ouvrir sur le monde. L’organisme est présent dans cinq villes au Québec, en plus d’avoir une école mobile qui peut par exemple visiter des communautés autochtones.

Quel conseil donnerais-tu à ton younger self?

C’est drôle parce que c’est exactement ce que j’étais en train d’enseigner à Star Académie ce matin: de rapidement apprendre à désactiver son mental. 

Je pense que dans pas mal de sphères de la vie, on est beaucoup trop en train de penser, et on passe à côté des vraies bonnes idées. En tout cas, au niveau de la création, c’est vraiment mieux d’être dans la surprise, dans l’instinct. De laisser de la place aux imprévus. J’aurais aimé apprendre plus tôt que les chansons vont être meilleures si tu n’es pas en train de les retourner dans ta tête de tout bord tous côtés.

Il faut être plus dans son cœur. Donner un break au head office, et descendre douze pouces en bas.

Magasinez Vallier

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